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MALI, BURKINA, NIGER : SE LIBÉRER OU PÉRIR !

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  • Les peuples se ressemblent, mais ne se valent pas.

Certains ne se laissent pas écrasés ni ne se taisent sur leurs souffrances, tandis que d’autres semblent prédisposés à avaler toutes les couleuvres. A Madagascar, le Président Raojelina vient d’être renversé à cause de coupures intempestives et récurrentes d’eau et d’électricité. Rien que ça ! Le mouvement de contestation qui est né d’une demande sociale ordinaire presque banale au regard de la détresse d’autres pays a fini par balayer un régime qui paraissait bien implanté pourtant et malgré aussi tous les efforts consentis par les dirigeants pendant leurs dernières heures pour rassurer et apaiser les populations, mécontentes.

Ailleurs aussi, des citoyens, patriotes et engagés, remontés contre les inégalités sociales et les tares de la gouvernance politique et économique sont descendus dans la rue pour crier leur ras-le bol et manifester leur dépit profond. Des peuples qui luttent pour améliorer leurs conditions de vie et obtenir de leurs gouvernants l’exemplarité et l’efficacité dans la conduite des affaires publiques, démontrent une fois de plus que seuls ceux qui défendent leurs droits arrivent à vaincre l’oppression et la mal gouvernance. Par contre, les populations qui renoncent à la lutte et se soumettent à leurs dirigeants, même illégaux et illégitimes, comme dans l’espace AES, s’offrent en agneau de sacrifice.

Depuis que le Mali, le Niger et le Burkina sont dirigés par des juntes sauvages et cruelles, ces pays broient du noir. Tous les acquis de nombreuses années ont été ruinés aussi bien dans le domaine des libertés et des droits que sur le plan économique et social. Alors que le prétexte des coups d’Etat est la lutte contre le terrorisme et la reconquête de la souveraineté nationale, l’on constate que les djihadistes sont mieux implantés que par le passé et sont devenus les véritables maîtres dans les pays de l’AES. Ils tuent, pillent, occupent une bonne partie des territoires, sans être inquiétés ni traqués. Au contraire, ils ont le champ libre, sont aux portes des capitales, contrôlent les activités économiques et mènent la vie dure aux citoyens. Les putschistes regroupés dans l’AES, un syndicat du crime et véritable tombeau démocratique se montrent inaptes à gouverner et incapables de tenir leurs engagements et leurs promesses qui leur avaient permis de bénéficier d’un minimum de légitimité et d’un état de grâce pendant longtemps.

Au Mali, Niger et Burkina, les populations meurent, à longueur de journée, de faim, confrontées à toutes sortes de pénuries, à une insécurité galopante par la faute de régimes défaillants et d’ États, inexistants et complètement démantelés. Bref, il n’y a plus de vie possible. C’est la lutte pour la survie quotidienne dans un climat de terreur et de répression. Malgré les privations et les souffrances endurées, des peuples qui avaient l’habitude de se révolter dans des situations meilleures, qui sont plus éprouvées que les Malgaches qui viennent de chasser leurs dirigeants, restent calmes et obéissants. Une attitude résignée que l’on explique par la peur mais condamnant à la servitude de la dictature.

Les peuples nigérien, malien et Burkinabé doivent marcher dans les pas de l’île qui dans l’effort et la persévérance s’est libéré d’un pouvoir ayant montré ses limites et déçu tous les espoirs. Surtout que la coupe est pleine: l’amateurisme et l’incompétence au sommet de l’Etat ont causé trop de malheurs et fait d’innombrables victimes.

On ne le dira jamais assez : seule la lutte libère. Les Maliens, Burkinabé et Nigériens ont le choix de reprendre en main leur destin en abattant les juntes qui les appauvrissent et asservissent ou de continuer à sombrer dans la misère et la déchéance.

L’heure de vérité a sonné !

 

Samir Moussa

 

 

 

 

 

 

 

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