« Les anciens n’ont rien fait. » Quelle belle escroquerie, répétée à l’envi par ceux qui confondent ignorance avec lucidité. Vous vous êtes mis au monde tout seul ? Vous vous êtes nourris, soignés, scolarisés sans l’aide de personne ? Vous avez bâti les écoles où vous avez appris à lire, construit les hôpitaux où vous avez été soignés, défriché les routes que vous empruntez aujourd’hui pour aller pérorer sur les réseaux sociaux ?
Non, vous êtes les enfants d’un héritage, imparfait certes, mais réel. Des femmes et des hommes se sont levés, parfois au prix de leur vie, pour arracher l’indépendance, bâtir des institutions, alphabétiser des populations entières, faire tenir debout des pays nés dans la douleur. Et pendant que certains se battaient pour que l’on ne vous appelle plus « indigènes », d’autres plantaient les arbres sous lesquels vous vous abritez aujourd’hui pour critiquer leur prétendue inutilité.
Oui, les anciens ont commis des erreurs. Oui, tout n’a pas été parfait. Mais ils ont fait ce qu’ils ont pu avec ce qu’ils avaient, dans un monde souvent plus cruel, plus instable, et plus contraignant que celui que vous héritez. Cracher sur eux, c’est oublier que vous êtes debout parce qu’ils ont accepté de tomber les premiers.
L’arrogance des héritiers qui méprisent les bâtisseurs est la première étape de la décadence. À méditer.
Abou MACO