ECONOMIE : L’INFLUENCE ACTUELLE DE LA FRANCE AU GABON
Durant des décennies le Gabon est resté le symbole de ce que l’on appelait alors la Françafrique. Rappelons d’ailleurs qu’à l’ère des indépendances, si le Gabon avait finalement accédé le 17 août 1960 à la souveraineté nationale, ce fut sous la pression du Général Charles De Gaulle. En effet, le Président Léon M’Ba aurait préféré à l’époque que son pays devienne un Département français. Ce à quoi le Président de la France opposa un non-définitif.
Par la suite les relations des deux pays ont toujours été amicales et symboliques d’un rapport empreint de soutien quasi-inconditionnel de part et d’autre. Il serait intéressant, à date, de faire l’état des lieux, après le Coup d’état du 30 août 2024. L’essentiel étant bien sûr d’analyser les intérêts économiques français au Gabon.
En effet, on dénombre un grand nombre d’entreprises françaises implantées au Gabon (84 tout au moins). Celles-ci étant surtout dominées par les acteurs du secteur minier :
ERAMET qui intervient dans le Manganèse et le Nickel, emploie plus de 8.000 travailleurs, essentiellement gabonais. Le transport de ces minerais stratégiques est assuré par le Transgabonais, via la société SETRAG, filiale d’ERAMET. Les mines de Moanda sont les plus importantes du monde et la société COMILOG, filiale d’ERAMET y a beaucoup investi ces dernières années.
Le manganèse est utilisé pour les batteries de véhicules électriques et est inscrit par la Commission européenne sur la liste de matières premières critiques.
A côté d’ERAMET, il y a bien sûr TOTAL-ENERGIES qui produit 17 000 barils de pétrole par jour, soit un peu moins d’un million de tonnes par an. Elle y exploite 45 stations-services, chiffre modeste au regard des 4 500 stations exploitées par la multinationale sur le continent.

Les échanges commerciaux entre les deux pays sont assez « modestes ». La France y importe pour 310 millions et 536 millions d’euros dans l’export chaque année. La chine qui est le premier producteur mondial de l’acier dans le monde est très intéressée par le Gabon, elle en est le premier client et les échanges commerciaux entre les deux pays enregistrent une croissance à deux chiffres qui laissent envisager des volumes dépassant les dix milliards de dollars assez rapidement, laissant loin derrière les volumes d’affaires des entreprises hexagonales.
Patrick DESCOMBES