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DAKAR : DEMANTELEMENT D’UN RESEAU DE CONFECTION DE FAUSSES CARTES CONSULAIRES GUINEENNES

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La Sûreté urbaine (Su) de Dakar a réussi à démanteler un vaste réseau de faussaires spécialisés dans la confection et la distribution de fausses cartes consulaires de la République de Guinée Conakry, après l’avoir infiltré. À ce stade de l’enquête, trois arrestations ont été enregistrées.

Selon les informations rapportées par le journal Libération de Dakar, les individus interpellés sont le Sénégalais Abdoulaye Diouf (41 ans) et deux ressortissants guinéens : Ibrahima Barry (38 ans) et Mamadou Dian Diallo (42 ans). Ces derniers ont été déférés en début de semaine au parquet pour association de malfaiteurs, faux et usage de faux en documents administratifs, ainsi que pour complicité de ces chefs.

Toujours d’après les sources policières citées par Libération, l’enquête a débuté début juillet 2025 après des renseignements obtenus sur l’existence de ce trafic. Les faussaires confectionnaient des cartes consulaires contre des sommes allant de 5.000 à 15.000 FCFA. Un des suspects, basé près du Grand Théâtre national, photographiait les clients avant de leur remettre leur carte dans un délai de 48 heures.

Pour remonter jusqu’à tous les membres du réseau, la Su a déployé un agent infiltré. Ce dernier a réussi à entrer en contact avec Ibrahima Barry, qui, sans aucune vérification documentaire, lui a demandé ses filiations sur un bout de papier, pris une photo, et fixé un rendez-vous au 10 juillet pour lui remettre la fausse carte consulaire moyennant 7.000 FCFA.

Libération rapporte que le plus troublant dans cette affaire réside dans l’absence totale de contrôle documentaire, ce qui a facilité l’activité frauduleuse du réseau. Une opération de surveillance a été mise en place pour interpeller les membres de la bande au moment de la remise du document falsifié.

Ainsi, le 10 juillet 2025 à 12h25, Mamadou Dian Diallo a été appréhendé au niveau du rond-point des Pompiers. Selon ses déclarations recueillies sur place et rapportées par Libération, c’est Ibrahima Barry qui lui aurait remis la carte pour la transmettre à l’agent infiltré. Ce dernier a été interpellé à son tour à proximité du Canal Olympia, avec dix fausses cartes consulaires déjà prêtes.

Lors de son interrogatoire, Barry a révélé que ces cartes avaient été confectionnées par Abdoulaye Diouf, qui a été arrêté par la suite à Sacré-Cœur 3. Une perquisition à son bureau a permis la saisie d’un ordinateur portable, d’une imprimante, de 214 cartes PVC vierges et de 44 cartes d’essai.

Devant les enquêteurs, Mamadou Dian Diallo a tenté de se dédouaner, affirmant que Barry l’avait sollicité pour cette unique livraison. Il a néanmoins reconnu que plusieurs compatriotes venaient régulièrement voir Barry pour obtenir une carte consulaire.

Ibrahima Barry, de son côté, a soutenu ne plus se souvenir du moment précis où il a commencé ce trafic. Selon Libération, il a expliqué que tout aurait commencé après s’être vu fixer un délai d’un mois pour récupérer une carte consulaire à l’ambassade guinéenne à Dakar.

Pressé par le temps, il aurait fait appel à Abdoulaye Diouf, qui prétendait travailler pour le compte de l’ambassade, et lui aurait proposé une carte moyennant 3.000 FCFA, finalement négociée à 1.500 FCFA.

Face à l’efficacité apparente de la procédure, Barry aurait décidé de lancer un « business » illégal. À chaque demande, il recueillait les filiations et les photos via WhatsApp, réclamait une somme de 5.000 à 7.000 FCFA, puis transmettait le tout à Diouf, qui réalisait la carte pour 1.500 FCFA. Toujours selon Libération, Barry estime que Diouf a pu confectionner près de 300 cartes. Il a déclaré avoir récemment pris conscience du tort causé à l’État guinéen et a sollicité la clémence de la justice.

Abdoulaye Diouf, infographe de profession, a pour sa part confirmé tous les faits qui lui sont reprochés. Il a confié qu’une connaissance nommée Sylla l’avait mis en relation avec un certain O. Camara, employé de l’ambassade de Guinée Conakry, pour réparer une imprimante.

Ne pouvant résoudre la panne, il aurait ensuite été sollicité pour réaliser des cartes préimprimées à partir d’un spécimen fourni. Ces lots de cartes étaient destinés à répondre aux sollicitations de ressortissants guinéens, comme l’atteste encore Libération.

Plus tard, Ibrahima Barry l’aurait contacté pour lui commander directement des cartes. Pour les numéros de série, il affirmait suivre le modèle fourni par Camara, sans disposer d’aucun mandat officiel ou contrat avec l’ambassade. Il a reconnu avoir remis au moins 250 cartes à Barry pour le compte de divers clients, avant de, lui aussi, demander la clémence de la justice.

Senenews.com

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