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Fleuve Sénégal : Les experts se préparent à anticiper les défis hydrologiques de 2025 à Conakry

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Conakry, 23 juin 2025 – À la veille de la 149e session de la Commission Permanente des Eaux (CPE) de l’Organisation pour la Mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), prévue du 24 au 25 juin à Conakry, les experts des États membres – Guinée, Mali, Mauritanie et Sénégal – se sont retrouvés ce lundi 23 juin 2025 dans un complexe hôtelier de la capitale guinéenne pour un atelier technique stratégique. Consacré à la prévision saisonnière des écoulements pour la période juillet-août-septembre 2025, cet atelier s’inscrit dans le cadre du processus de gestion concertée des ressources hydrauliques du bassin du fleuve Sénégal.

L’atelier a débuté par une allocution de M. Soufiana Dabo, coordinateur de la Cellule OMVS-Guinée, qui a souhaité la bienvenue aux participants venus des quatre pays membres. Il a réaffirmé l’engagement de la République de Guinée à soutenir l’intégration régionale à travers une gouvernance solidaire et durable des ressources en eau partagées. Ensuite, au nom du Haut-Commissaire de l’OMVS, le Secrétaire Général M. Niokhor N’dour a officiellement lancé les travaux. Il a salué l’implication constante des experts et insisté sur l’importance de renforcer la coopération autour du fleuve Sénégal, dans un contexte de variabilité climatique, de croissance démographique et de pression accrue sur les ressources en eau, énergie et irrigation.

 

Par ailleurs, le Secrétaire Général M. Niokhor N’Dour, accompagné d’une forte délégation, a rendu une visite de courtoisie au Ministère guinéen de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures. Cette visite avait pour objectif de décliner l’objet de la mission et de discuter de l’organisation prochaine à Conakry du forum de l’OMVS. Ce forum vise à renforcer la coopération régionale et à examiner les défis communs liés à la gestion des ressources en eau du bassin du fleuve Sénégal.

 

 

Les points inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre technique portaient notamment sur l’évaluation de la mise en œuvre des recommandations précédentes, le bilan de la gestion des barrages pour l’année 2024, la programmation des activités de gestion hydraulique pour 2025, le suivi des prélèvements en eau réalisés au cours de l’année écoulée, ainsi que l’état des travaux d’entretien des infrastructures assurés par la SOGED. Ces échanges s’inscrivent dans une démarche d’optimisation continue des infrastructures partagées et d’amélioration des mécanismes de gestion intégrée des eaux.

 

Le cœur de l’atelier a porté sur la prévision des écoulements attendus pour la période de hautes eaux (juillet à septembre 2025). En s’appuyant sur les Températures de Surface de la Mer (TSM) enregistrées en mai 2025 et les données hydrométriques de cinq stations non influencées du haut bassin (Bafing Makana, Oualia, Kidira, Gourbassi), les experts ont dégagé les tendances suivantes : pour le Bafing, une tendance excédentaire à normale ; pour le Bakoye, une tendance déficitaire à normale ; et pour la Falémé, une tendance excédentaire à normale. En somme, la tendance générale des débits pour 2025 est jugée normale à excédentaire par rapport à la moyenne climatologique de référence (1991-2020). Toutefois, en raison de l’évolution constante des conditions océaniques, un suivi régulier et des mises à jour de cette prévision sont nécessaires.

À l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées par les experts, notamment l’actualisation de la prévision hydrologique en août 2025, la sensibilisation des acteurs locaux sur la nature des écoulements attendus, le suivi rigoureux des niveaux d’eau dans le bassin, ainsi que la mise à jour du fichier des index de débits normalisés.

 

La 149e session de la CPE, qui débutera officiellement ce mardi 24 juin à Conakry, se clôturera le 25 juin. Elle sera marquée par la désignation du lieu et de la date de la prochaine session, posant ainsi un nouveau jalon dans la gestion concertée du bassin. Ce rendez-vous constitue une étape importante dans la consolidation de la solidarité hydraulique entre les États membres de l’OMVS, au service du développement durable.

 

Par Aboubacar SAKHO

Expert en communication auprès de l’OMVS-Dakar

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