KÉMOKO TOURÉ OU LES MINES DE LA MISÈRE : NOUS LES EXPLOITONS ET NOUS RESTONS PAUVRES !
L’ancien Directeur Général de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), Kémoko Touré, celui-là même qui avait réussi à doubler le volume de production et d’exportation de la bauxite de l’entreprise, passant de 7,5 millions à 15 239 218 Tonnes/an, livre son point de vue sur le programme Simandou 2040.
Dans cette intervention, Kémoko Touré, oriente les Guinéens beaucoup plus vers l’agriculture que les mines. Car, selon lui, depuis les années 1958 les mines sont exploitées en Guinée, mais le pays reste encore dans la misère.
«La Guinée restera le dernier Pays de la planète, parce que depuis que nous avons pris l’indépendance, nous n’enregistrons que des échecs. Nos mines sont exploitées depuis des années et nous restons toujours pauvres. Nous avons dans notre sous-sol beaucoup de ressources minières, de l’or, du diamant, certainement du gaz et du pétrole. Mais l’espoir que nous avons aujourd’hui pour tirer de nos mines un profit pouvant booster l’émergence du pays, repose principalement sur la Bauxite. Les réserves de ce minerai sont immenses en Guinée. Pour cela, faudrait-il que l’on puisse se donner les moyens de transformer localement cette bauxite en alumine, objectif quasiment impossible à atteindre par les Guinéens depuis 1958. Les carrières d’or, de diamant et de granit sont exploitées un peu partout depuis des lustres et maintenant c’est celui du fer va commencer.
« Et bien si toute cette activité minière ne marche pas, tournons-nous, vers l’agriculture pour au moins nous nourrir. Quand on imagine que la Guinée est un Pays dont la moitié de la superficie est cultivable et que nous ne parvenons pas, jusqu’à date à produire suffisamment pour nous nourrir, et que nous importons 800 000 tonnes de riz par an, alors que nous devrions logiquement en exporter, il y a de quoi se poser des questions ! » a-t-il dit.
Il garde néanmoins l’espoir que le projet SIMANDOU 2040 ne sera pas une énième déception pour les Guinéens.
Il termine en disant « Pour ce qui concerne le Projet ‘’SIMANDOU 2040’’, oui j’y crois. Parce que si on n’y croit pas, on finit par ne plus croire en rien. Même si je peux avoir quelques interrogations, j’avoue que je crois toujours en la bonne volonté des autres, jusqu’à preuve du contraire ».
M. BARRY