
Nous nous proposons de lister quelques réflexions sue ces nouveaux tarifs douaniers, chacune d’entre-elles méritant une analyse spécifique :
- Tout d’abord, il est clair que la première puissance économique du monde, l’union européenne, ne pèse pas devant la puissance des Etats-Unis d’Amérique. L’Europe est tout sauf une puissance militaire et compte tenu des conflits en cours ou en gestation, le gros bâton américain effraie une coalition de 27 états européens aux intérêts disparates.
- L’Europe s’est félicitée de voir que ses produits ne seront imposés qu’à 15%. Ceci va se traduire, selon certains experts, par une diminution de 1% pour le PIB européen et de 0,5% pour celui des Etats-Unis.
- En réalité, ce sont en effet les américains qui vont payer l’augmentation des droits de douane. Ces droits de douane pour l’ensemble du monde auront une moyenne de 20% s’appliquant sur un volume d’importations mondiales de 3000 milliards de dollars. Le Président Donald TRUMP, en réalité, est applaudi aux USA pour avoir réussi à imposer une augmentation d’impôts de 600 milliards de dollars. Mais le réveil des américains risque d’être douloureux, quand ils comprendront l’étendue des effets de cette augmentation des tarifs douaniers, notamment le surcroit d’inflation et la baisse d’activité.
- Ces décisions s’inscrivent dans une volonté de repli américain qui ne date pas d’hier. Le refrain ‘’désormais c’est l’Amérique d’abord’’ définit parfaitement le caractère présomptueux d’un pays qui pense qu’il peut se suffire à lui-même.
- Que doivent faire, en retour, les européens et le reste du monde et quelles seront les décisions à prendre qui pourront, éventuellement, impacter les géants américains du numérique ?
- Il est certain que nous assistons au premier acte d’une redéfinition de l’ordre économique mondial et personne n’est en mesure d’en prédire, avec exactitude, les déclinaisons.
- La perte de confiance envers l’allié américain, qui se moque ouvertement de la santé économique des états de ses soi-disant alliés et de nombreux autres pays, aura forcément des conséquences, même si le marché américain est essentiel à de nombreuses entreprises.
- Il y aura vraisemblablement une réaction monétaire avec la volonté de réduire la toute-puissance du dollar, les Etats-Unis finançant leur colossal déficit par la planche à billet. Les acquisitions américaines étant, en d’autres termes payées par des chèques sans provision, mais honorés quand même en raison de la prépondérance du dollar comme monnaie de réserve.
- Le mépris américain, qui se traduit par le retrait des Etats-Unis de certaines organisations multilatérales et des réductions, voire des annulations de l’aide au développement, va obligatoirement conduire le reste du monde à reconsidérer leurs priorités.
- En imposant, par la force, ses nouveaux tarifs de douane, TRUMP se transforme en donneur de leçons. Il ne dispose que d’une seule et unique vérité, la sienne. A l’évidence, son comportement et son idéal s’apparentent à « celui du dompteur de cirque avec son fouet », pourrait-on écrire, en citant Pasternak. En renouant avec cette politique, qui était celle des années 20 et 30 du siècle dernier, de nombreux observateurs avisés estiment qu’il marche à contre-courant de l’histoire, au risque d’enclencher le processus du déclin de Etats-Unis d’Amérique.
Maurice ROBERT