L’information fiable, l’analyse pertinente
ciao

MARTIN LUTHER KING : UNE VIE SACRIFIEE AU BENEFICE D’UNE HUMANITE SI SOUVENT MALMENEE

0
ciao

Le nom de MARTIN LUTHER KING restera pour l’éternité dans le marbre de l’histoire.

Le Révérend Luther, Michael King Jr. de son vrai nom, est né à Atlanta dans l’Etat de Géorgie, le 15 Janvier 1929. Il est le fils du pasteur baptiste Michael KING Sr de l’église Ebenezer et d’Alberta Williams KING, directrice de la chorale de la même église. En 1948, le jeune Michael KING Jr sera ordonné pasteur à l’église dont son père est le titulaire et en 1952, il entrera à l’Université de Boston d’où il sortira avec un Doctorat en théologie en 1955. Une année plus tard, il se marie à Coretta SCOTT qui étudie la musique au Conservatoire de Boston. Ensemble, ils auront quatre enfants.

L’Amérique d’alors, sans vergogne, est la proie de ses démons. La ségrégation marque fortement les esprits et en 1956 personne ne peut oublier que Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks, sera arrêtée pour avoir refusé de céder sa place dans un autobus à un passager blanc. C’était le 1er décembre, et le jeune pasteur Michael KING fut choisi comme Président de l’Association qui organisa le boycottage des autobus. Cette même association assigne la ville qui gère les autobus en justice et un Tribunal fédéral condamne la ville pour délit de ségrégation.

 

Après de nombreux appels et manœuvres dilatoires, la Cour Suprême des Etats-Unis confirme le caractère inconstitutionnel de la ségrégation. Il aura fallu attendre pratiquement une année pour que le boycottage s’arrête. Le coût fut élevé pour la ville, les rancœurs de certains étaient tenaces cependant.

En 1957, la conférence des dirigeants chrétiens du sud est créée et Michael KING, qui a été entretemps rebaptisé  Martin Luther par son père, en est élu président. Rappelons qu’à aucun moment KING n’a prôné la violence, il était tout simplement un pacifiste dans l’âme, un homme de valeurs. La Conférence est chargée de promouvoir la lutte pour les Droits civiques.

Profondément non-violent, Martin Luther KING organise des marches et des sit-in et sa renommée ne cesse de grandir. Il déjeune très souvent avec le candidat à la présidence John Fitzgerald KENNEDY qui le soutient sans réserve. La foi et la ténacité qu’il incarne ont en réponse la haine et l’agressivité des activistes ségrégationnistes.

Il invite alors le Président KENNDY, nouvellement élu, à proclamer une loi pour les Droits Civiques. Condamné à diverses reprises, il est même envoyé en prison et ne sera libéré qu’après l’intervention du Président. Luther KING est, en outre, régulièrement l’objet de tentatives de meurtre ou d’attentats à la bombe. Jamais pour autant, il ne reniera la non-violence qu’il enseigne.

 

C’est le 28 août 1963 qu’il prononcera son discours le plus célèbre, avec la phrase magique « i have a dream » devant 250 000 personnes réunies à Washington, lors d’une marche pour le Travail et la Liberté pour tous.  Quelques mois  après, un attentat va coûter la vie à quatre jeunes filles de couleur dans une église noire de Birmingham (Alabama) ou  des centaines de manifestants sont cernés et assiégés par la police, il a fallu alors faire appel à l’armée pour éviter le carnage.

 

Au cours de son existence, il a été à maintes reprises frappé, agressé,  même poignardé, mais il ne se laissera jamais intimider par la violence ou les menaces. Le pasteur KING était intimement convaincu que la non-violence était la seule voie juste et intelligente pour soutenir et arracher les revendications sur les droits civiques pour combattre les difficultés imposées à la population noire, afin qu’elle puisse s’inscrire sur les listes électorales, pratiques qui étaient profondément ancrées dans les états sudistes.

En 1964, il est encore présent en Floride pour s’opposer contre la ségrégation des noirs qui sont menacés par le Ku Klux Klan et, comble d’injustice, il sera encore emprisonné.

Mais son combat finira par payer le 2 Juillet 1964. Ce jour, le Président Lyndon Johnson promulgue, en sa présence, la loi tant attendue sur les Droits Civiques qui prohibe les discriminations de toute forme. Le 14 Octobre suivant, le révérend KING reçoit le Prix NOBEL de la Paix.

Pourtant, cette loi sur les Droits Civiques, promulgué par le Président Lyndon Johnson, ne parviendra pas à mettre un arrêt aux discriminations. Les rancœurs et les violences persistent de plus belle, des assassinats de jeunes noirs s’enchainent en Alabama et dans le Mississipi. Le pasteur Luther KING arrive à Jackson pour défendre la non-violence. Il est pris à partie par des partisans de la suprématie blanche au sortir d’une messe, reçoit des coups, des insultes et des menaces, ceci, en dépit de la présence de la Police fédérale qui était chargée de sa sécurité.

La guerre déclenchée par les Etats-Unis contre le Vietnam élargit le combat du pasteur qui s’oppose ouvertement à l’implication des américains dans ce conflit inter-vietnamien.

Une loi interdit les rassemblements, il n’en a cure, la cause est trop importante, trop juste pour qu’il se taise. Reconsidéré comme un délinquant par la police, pour sa participation à ces marches successives, il retournera en prison.

Sa force est dans le verbe, il multiplie les discours. Le pouvoir de Johnson l’écoute et interdit les tests de compétence conçus pour empêcher les noirs de s’inscrire sur les listes électorales, tests imposés aux seuls noirs dans certains états du sud.

En 1966, il s’installe à Chicago, dans l’Illinois. Il soutient une lutte contre les taudis dans lesquels vivent, surtout les familles afro-américaines, par la non-violence.

A ce propos, il explique les raisons de son désaccord avec Stokely Carmichael sur les formes que la lutte doit prendre, œuvrant sans relâche pour promouvoir une société plus juste. C’est ainsi, après qu’il aura  animé une campagne d’inscription sur les listes électorales à Cleveland dans l’Ohio, que Stokely sera élu maire d’une grande ville américaine. Il sera à jamais le premier Afro-américain à assumer une fonction de cette ampleur.

 

Aussi, Martin Luther KING défendra encore des causes qui dépassent la simple cause des noirs américains, celle contre les injustices, et ce fut là son ultime combat et la philosophie qui le conduira à la mort, le 3 avril en 1968 à Memphis (Tennessee), assassiné sur le balcon du Lorraine Motel.

 

Martin Luther savait les risques qu’il encourait, et ce jour-là restera un jour de deuil pour tous les hommes qui luttent pour l’égalité et le respect des Droits Civiques partout dans le monde. C’était la quatrième tentative pour le faire taire. Il est couvert de sang, autour de lui, il y a réunis beaucoup de militants. Ralph ABERNATHY, son plus vieux compagnon se met à genoux, retire le carton du col de sa chemise ensanglantée, le plonge dans un vase et crie en pleurant : « c’est le sang versé par Martin Luther KING pour nous ». Le jeune Jesse JACKSON plonge ses mains dans le vase ensanglanté et les posent sur sa chemise blanche qu’il refusera de quitter pendant plusieurs jours. Ce geste, fort, faisait écho à celui de Jacqueline (Jackie) KENNEDY qui avait refusé de quitter sa robe couverte du sang de son mari assassiné durant plusieurs jours. Il y avait dans le geste du jeune pasteur la volonté de démontrer que les idées de celui qui venait de mourir continueraient de vivre.

 

C’était, il y a plus de 55 ans.

 

Entre-temps, beaucoup d’événements ont marqué l’histoire des Etats-Unis, Barack OBAMA a effectué deux mandats à la tête du pays le plus puissant du monde, mais son héritage et sa mémoire n’égaleront jamais, pour les hommes épris de liberté, les chemins que le Révérend Martin Luther KING aura défrichés, au bénéfice d’une humanité si souvent malmenée.

 

D. Maurice ROBERT

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.