La Guinée cherche à accroître ses revenus issus de l’exploitation de la bauxite en prenant le contrôle d’une partie stratégique de la chaîne de valeur : le transport maritime. Bien que le Code minier guinéen autorise déjà l’État à assurer jusqu’à 50 % du transport de la bauxite exportée via des navires sous pavillon guinéen, cette opportunité était jusque-là sous-exploitée.
Pour y remédier, le gouvernement a créé la Guinéenne des Transports Maritimes (GUITRAM), une société publique dotée de sa propre flotte. Ce levier logistique pourrait générer entre 15 et 25 dollars supplémentaires par tonne exportée.
Par ailleurs, la Guinée lance un nouvel indice de référence : le GBX (Guinea Bauxite Index). Cet outil permettra de standardiser le produit, mieux contrôler les prix et renforcer la transparence sur le marché international, notamment face à la Chine, principal client du pays. Le prix de la bauxite guinéenne varie actuellement entre 35 et 80 dollars la tonne, selon les contrats.
Au cours de ces cinq (5) dernières années, les exportations guinéennes de bauxite ont quadruplé, plaçant le pays au cœur d’un boom minier qu’il cherche désormais à mieux maîtriser et rentabiliser.
Mamadou BARRY