
Décidément, le Football Guinéen ou plus précisément sa gouvernance semble aller du mal en pis. Il a toujours du plomb dans l’aile. L’espoir suscité par le changement de Président a été de courte durée. Le successeur de Bouba Sampil, Sory Doumbouya sombre dans l’hérésie. Avec le silence passif, sinon la complicité active du Comité Exécutif et du Secrétariat Général.
Tout le monde, à commencer par les acteurs eux-mêmes, croyait que la révocation confirmée, le 08 mai 2025, de Bouba Sampil par la 18ème Assemblée générale ordinaire allait être enfin le point de départ d’une saine gestion collective de la Fédération Guinéenne de Football dans le sens de l’esprit associatif, évitant à l’avenir toute source possible de crise. Après des années de diverses formes de gestion monarchique au gré des différents Présidents d’un Patrimoine aussi national et commun aux Guinéens que la Fédération Guinéenne de Football, nul ne pouvait imaginer désormais une gouvernance autocrate de l’association.
Malheureusement, en moins de 3 mois, Sory Doumbouya, sans avoir ni le charisme ni l’envergure de ses prédécesseurs, se manifeste déjà en despote teinté d’un népotisme primaire. En effet, si le stoïcisme, la sagesse et l’esprit de justice de l’empereur Romain, Marc Aurèle et le sens unificateur de l’empereur Mongol, Gengis Khan l’ont propulsé sur le trône, le désormais souverain de la Fédération Guinéenne de Football, Sory Doumbouya règne avec la mégalomanie et la monstruosité de Caligula, l’empereur Romain qui voulait être un Dieu.Le premier effet de cette dérive se constate déjà au siège de la Fédération Guinéenne de Football qui commence à ressembler à un bunker pour Djoliba Pêche et Milo FC où famille, parents, proches et amis, ressortissants, courtisans célèbrent le nouveau Monarque.
Bientôt à leur « honneur », avec les travaux de rénovation du siège de la Fédération Guinéenne de Football, sur instruction du nouveau potentat, le second niveau sera totalement isolé de toute la bâtisse et de tout le monde à la grande frustration des employés, membres statutaires et observateurs qui croyaient à jamais révolu un esprit et un comportement si stupides et révoltants chez un Président de la Fédération. Qui plus est la résultante du mépris reproché à l’ancien. À l’allure de ses agissements, Sory Doumbouya n’en a cure. N’accèdera au tout puissant que celui que le Souverain, entouré des siens, désire voir.
Mais, pourquoi cette prise d’otage de tout le 2ème étage de la Maison du Football ? Le Comité Exécutif se soumettra t-il, les bras croisés, à cette affreuse ‘’Djolibasation’’ et ‘’Miloïsation’’ de la Maison du Football Guinéen ?
Une telle résignation est synonyme de culpabilité avec celui qui pousse la méconnaissance sinon l’incompétence au point de ne pas savoir que le siège de la Fédération est un berceau administratif de réflexion intellectuelle et non une résidence encore moins une permanence ou un débarcadère pour un Président ou un pêcheur qui n’est pas et qui ne sera jamais, conformément aux statuts et règlements de l’association et de la FIFA, un fonctionnaire ou un employé mais un simple serviteur volontaire.
Beaucoup doutent désormais des réelles capacités intellectuelles et des connaissances de Sory Doumbouya en matière du Football et de sa législation. Les nominations sur fond de règlements des comptes et de népotisme sont des précédents dangereux dans la marque de fabrique de l’autocratie Made IN Sory Doumbouya.
Le limogeage sans justification ni motif valable du Secrétaire général adjoint, Aboubacar Touré dit Tri d’un club de réputation (l’Association Sportive de Kaloum) et son remplacement par Mamady Kaba originaire de Kankan, ville du Milo FC de Sory Doumbouya illustre ce malaise ressenti dans les milieux du Football Guinéen.
Autre chagrin pour les acteurs du Football Guinéen est que le mystère entourant le choix du futur sélectionneur du Syli National cache mal des inventions mercantilistes affairistes qu’ils sont à prêts à dénoncer et à combattre sans ménagement le moment venu.
Aussi, en quittant Conakry au moment où les clubs de Ligue 2 éprouvent des difficultés financières et sont intrigués par la faiblesse de l’enveloppe subventionnelle distribuée ne permettant le démarrage du championnat et en plein préparatifs de l’assemblée générale extraordinaire du 24 juillet, pour un inopportun voyage au Maroc, aux frais des caisses vides de la Fédération, où le Syli National B se prépare pour les phases finales du CHAN Ouganda 2025, Sory Doumbouya prouve, si besoin en est, son manque de vision face aux vrais enjeux et défis à relever.
En peu de temps, comme César Caligula, Sory Doumbouya risque de battre un grand record en devenant le Président qui est parvenu à se faire haïr de tout le monde du Football Guinéen, prématurément déçu de voir les espoirs brisés, les impairs enchaînés par l’aveuglement dans les dérives insoupçonnées de ce Président par défaut.
Reste à savoir quelle sera l’attitude du Comité exécutif face à Sory Doumbouya qui prouve, par ses insupportables dérives qu’il n’aurait jamais dû parvenir à la pourpre.
Plus que jamais, les regards sont tournés vers les membres du Comité Exécutif.
Mohamed Cissé