SIMANDOU 2040 ET BRANDING NATIONAL : L’URGENCE D’UNE PAUSE.. !
Pour des raisons évidentes, mais souvent imperceptibles à ceux qui ne partagent pas les réalités du quotidien populaire, il est urgent de suspendre temporairement les narratifs intensifs autour du Programme Simandou 2040 et de la stratégie de Branding national.
Cette suspension ne doit pas être perçue comme un renoncement, mais comme une pause stratégique, salutaire et lucide.
La communication initiale, mal pensée dans ses canaux, son ton et son rythme, a été perçue comme verticale, technocratique et désincarnée. Résultat : au sein des masses, ces projets pourtant porteurs ont été reçus comme des slogans d’initiés, déconnectés des priorités immédiates et saturants dans leur répétition. Le rejet n’est donc ni idéologique ni irrationnel : il est le fruit d’une absence d’ancrage populaire et d’un déficit d’appropriation collective.
Reconnaître cette situation sans crispation, sans triomphalisme ni posture d’autosatisfaction, ouvrirait la voie à une relance plus intelligente, inclusive et adaptée aux sensibilités locales. Car, fondamentalement, le Programme Simandou 2040 et le chantier de valorisation de l’image de la Guinée s’inscrivent dans une logique stratégique de projection, de souveraineté et d’attractivité. Encore faut-il que cette vision soit comprise, incarnée et relayée par des voix crédibles.
Autrement dit, il ne s’agit pas seulement de dire, mais de faire dire avec justesse et pertinence. Si les influenceurs numériques peuvent jouer un rôle utile dans la vulgarisation culturelle et identitaire du Branding national, leur implication cependant dans un projet aussi technique, complexe et stratégique que le Programme Simandou 2040 — qui est d’un autre level — est à la fois déplacée et contre-productive. Cela revient à confier une opération de chirurgie de haute précision à un vidéaste amateur. Oui, le Branding avec des influenceuses et influenceurs — bien encadrés, cela s’entend — mais le Programme Simandou 2040 avec des esprits avisés et économiquement inspirés.
Le temps est venu de sortir de l’agitation communicationnelle pour entrer dans une séquence de pédagogie stratégique. Recréer l’adhésion ne se décrète pas : cela se construit par l’écoute, l’adaptation et le choix judicieux des porte-voix. Simandou 2040 mérite mieux qu’un écran : il a besoin d’un écho.
A. MACO